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Collectif pour les victimes du tramway de Montpellier
19 août 2015

Lettre au Directeur de la TAM Jean-luc Frizot

Monsieur le Directeur,

Je suis Auxiliaire de Vie Social auprès de personnes en situation de handicap.

Dans le cadre de mon métier j’utilise tout les jours le réseau TAM afin de me rendre au domicile de chaque bénéficiaire. Je paye mensuellement 50 euros afin de pouvoir bénéficier du service de transport. Cette situation pourrait promouvoir votre politique de lien social et de développement si l’affaire dont je vais porter à votre connaissance ne venait entacher cette dynamique.

En effet, le dimanche 25 juillet à 20h30 sur la ligne 3 Étang de l’or à l'arrêt Moulares Hôtel de ville, un contrôle des titres de transport était effectué par l’une de vos équipes.

C’est alors que va se produire la verbalisation dont je vous laisse le soin de juger le déroulement et la nécessité d’une telle procédure.

Les agents s'apercevant que ma carte magnétique dont je dispose pour me déplacer doit être re-créditée ( tout les mois une fois le crédit de la carte épuisé je dois me rendre à une borne TAM pour la recharger) m’annoncent que je serrai verbalisé. Je leur expose que je paie tout les mois 50 euros pour pouvoir bénéficier des transports.

Je venais tout juste de m’apercevoir que la carte était vide, à la sortie de mon travail je n’avais pas eu le temps de la recharger car je craignais manquer le tram qui était arrivé sur le quai ( Je précise que je venais de sortir d’une intervention de 12 heures de travail à 20h chez une personne handicapée et qu’il me restait 1H15 de trajet pour rentrer chez moi à Carnon).

 

Les contrôleurs me demande de les suivre sur le quai afin de procéder à la verbalisation.

Aussitôt, je me lève de mon siège pour les y rejoindre quand plusieurs d’entre eux me tiennent fermement les bras tout en me bousculant. Je proteste devant cette oppression soudaine devant les passagers qui assistent en spectateur. Mais ils redoublent de plus belle en me plaquant contre la vitre de la station.

Pendant que l’un d’eux m'emprisonne les bras à l’arrière de mon dos, une main se plaque contre mon visage m'enfonçant ses doigts dans mes orbites. Je proteste mais en vain.

Un contrôleur situé derrière moi se saisi de ma jambe gauche et d’un coup sec la tire violemment vers lui de sorte que cela me fasse mal et que je ne puisse plus du tout bouger. La douleur me fait m’écrier qu’ils doivent cesser immédiatement.

Dans cette douloureuse position je suis totalement immobilisé.

Malgré mes protestations contre ces agissements violents, la main se trouvant sur mon visage se plaque sur mon nez de façon à ce que je ne puisse plus respirer. Je leurs cris que je n’ai plus d’air, puis craignant de ne plus avoir suffisamment de souffle par mes supplications, je décide alors de me concentrer sur ma respiration. Au bout d’un certain temps voyant que je manque d’air ils lâchent enfin leur emprise.

Devant un tel usage de la force, je leurs signifie que je trouve leurs façons disproportionnées et donc me résigne à ne leurs adresser la parole uniquement qu’en présence des autorités policières. L’un d’eux dit: “laissons le attendre la police, il payera plus chère”.

Malgré leurs tentatives et leurs  provocations cyniques je ne dis plus un mots et m'assoie calmement en attendant les forces de l’ordre.

La police arrive sur les lieux. Je leur explique la situation et leurs donne immédiatement mes papiers pour qu’il puisse procéder eux-mêmes à la verbalisation.

Il serait inutile de vous expliquer davantage dans ce courrier le non-sens et la gravité de ce fait qui ne véhicule aucunement l’image de cette “approche citoyenne de la mobilité” si bien mis en avant ces dernières années.

J'espère par ce témoignage dénoncer de tels abus d’autorité afin que ceux-ci soit réprouvés par un encadrement et une véritable politique de bien-commun.

Suite à cet incident j’ai pu prendre connaissance d’autres témoignages partageant eux aussi cette même crainte de voir banaliser des pratiques de contrôles qui ne prône pas à leurs yeux une proximité citoyenne.

Nombreux sont ceux parmi eux qui n’ont pas l’initiative de vous écrire pensant que leurs avis ne sera pas écoutés. Au moins ce fâcheux incident aura eu le mérite de vous informer de l’inquiétude grandissante de certains usagés face aux nouvelles mesures de répression des fraudes.

Ce contrôle musclé me coûte 251 euros d’amendes. S’ajoute à cela des dégâts matériels ( sac à dos déchiré, oreillettes arrachées) ainsi que des blessures physique (marque sur la nuque, plaies, douleurs à la nuque, à la jambe, à l’épaule).

Je me permet de préciser, dans un souci d’intégrité, que les faits relatés dans ce courrier sont véridiques et qu’il m’ait tout à fait possible de prouver la bonne foi de mes propos.

En espérant que vous accorderez de la considération à ce courrier, je vous prie de croire Monsieur le Directeur en l’expression de mes salutations distinguées.

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Collectif pour les victimes du tramway de Montpellier
  • objectif: dénoncer les abus de contrôles de la répression des fraudes (violences, abus de pouvoir, contrôles abusifs, politique du chiffre...) et se mobiliser afin d'agir pour un VERITABLE service public à l'écoute de l'usager.
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